Mon premier contact avec le palissandre du Honduras (Dalbergia stevensoni) remonte presque qu’à mes débuts, autour de 1981 lors d’une visite chez un revendeur (Gurian) à West Swanzey dans le New Hampshire. J’avais acheté alors le seul jeu de disponible, et la guitare fabriquée fût vendue à une élève Italienne du Conservatoire de Nice lors d’un voyage de représentation dans cette région en 1983. Par la suite, c’est à compter de 1986 que je l’ai principalement utilisé pour mes guitares. C’est une variété que j’affectionne particulièrement pour la caisse comme substitut au «Jacaranda». C’est un bois d’une belle rigidité, avec une résonnance volumineuse, et ayant en général une densité légèrement plus grande que celle du «Jacaranda» (Dalbergia nigra), et de celle de l’Inde de l’est (Dalbergia latifolia).
Sa capacité à «pousser» le son dans une salle de concert est à mon avis inégalable avec l’approche traditionnel de fabrication de la caisse. La seule «qualité» acoustique que le «Jacaranda», mon essence favorite, aurait vis-à-vis son frère, serait une certaine particularité dans la rondeur du timbre engendré, un je ne sais quoi d’unique.
Mes éclisses sont laminées à la manière des Friederich et Ramirez III, et le cedro ou l’acajou compose depuis plusieurs années la 2ième part du laminage. J’ai aussi utilisé le merisier, l’érable et le cèdre jaune pour cette dernière. Dans tous les cas, c’est la recherche d’un résultat spécifique en fonction des autres composantes formant l’ensemble de la caisse qui déterminera mon choix.
Pour l’enregistrement, et particulièrement avec les guitares «jeunes» et en épinette, le palissandre du Honduras va nécessiter une approche expérimentée si le lieu de l’enregistrement est de petite taille. Dans une grande salle, avec les micros appropriés et bien positionnés, le résultat devrait être à la hauteur des attentes.
Je reste tout de même toujours intéressé à travailler avec certaines des autres variétés courantes.

Palissandre du Honduras